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Jiddu Krishnamurti - la vie et enseignements

Un fragment de l'article "L'autorisation noétique" de Joëlle Macrez

Qui donc était Krishnamurti?
Un jeune Hindou né dans l'Inde du sud le 11 mai 1895. On l'appela Krishna parce que l'usage veut que le huitième enfant d'une famille indienne, s'il est de sexe masculin, porte le nom de Krishnamurti afin de rendre hommage au Dieu Krishna qui fut lui-même un huitième enfant. Dès le lendemain de sa naissance le destin du bébé est fixé par l'horoscope établi selon la coutume : Krishnamurti serait un très grand homme.
Cette prévision vint confirmer une prémonition que Sanjeevamma, sa mère, avait eue pendant sa grossesse lui indiquant un destin exceptionnel pour son enfant. La famille de Krishnamurti appartient à la caste des brahmanes5. Son père, Narianiah diplômé de l'université de Madras est employé dans l'administration britannique ; il respecte profondément la tradition et le jeune Krishna reçoit, dès sa naissance, une éducation religieuse. Pendant ses dix premières années Krishnamurti vit dans une famille unie avec ses frères.
Il est cependant très proche de son jeune frère Nityananda ainsi que de sa mère avec laquelle il partage des dons de clairvoyance leur permettant d'entrer en contact avec une de ses soeurs décédée. La scolarité du jeune enfant est difficile car il ne présente aucun don intellectuel mais est plutôt enclin à la rêverie et à la méditation spontanée.
En décembre 1905, sa mère meurt et Krishna se trouve privé de toute tendresse maternelle. Son père, occupé par son travail, arrive péniblement à faire vivre sa famille et n'a guère le temps de s'occuper de ses enfants.

En 1907, le père de Krishnamurti prend sa retraite et propose ses services à la société théosophique dont il est membre depuis 1882. Il est engagé comme secrétaire-adjoint au siège se trouvant à Adyar. Narianiah déménage et s'installe à Adyar avec ses enfants. C'est là que le destin du jeune Krishnamurti bascule.

Le mouvement théosophique, à cette époque, annonce la venue d'un instructeur du monde, un nouveau Christ apportant l'aide sur la terre et renforçant la spiritualité que les hommes ont perdue. L'un des rôles de la théosophie est de préparer l'humanité à la venue de ce messie. Krishnamurti est reconnu par Leadbeater6 pour remplir cette mission. A partir de cet instant la société théosophique enlève Krishnamurti et son frère à leur père et Leadbeater initie Krishnamurti à l'ésotérisme. Le jeune homme est façonné, conditionné par les théosophes pour devenir celui qu'ils désirent qu'il devienne et part, avec son frère, en Angleterre afin de reçevoir une éducation digne de sa mission.

Krishnamurti et son frère passent plusieurs années à étudier en Occident ; Krishna n'est pas doué pour les études tandis que son frère présente un esprit brillant et vif.

Les deux frères ne sont jamais libres, n'ont que très rarement l'occasion de mener une vie normale avec des jeunes gens de leur âge et restent ainsi sous l'emprise du mouvement théosophique pendant de nombreuses années. Krishnamurti commence à s'affirmer et à se révolter contre l'autorité des chefs de la société théosophique. Il semble que cette révolte provienne d'une souffrance intérieure et d'un sentiment de solitude profond. Krishnamurti, bien que doux, attentionné et dénué de tout égoïsme, possède toutefois un sens aigu de l'indépendance. En voulant aliéner sa nature profonde aux doctrines théosophiques on l'oblige à ne pas respecter sa vraie nature, on le prive de la liberté de penser et d'agir par lui-même.
C'est sans doute ce conditionnement total qui génère un conflit aigu dans l'âme du jeune homme ainsi qu'une immense souffrance et une grande solitude. Son esprit d'indépendance ne pouvant pas se manifester extérieurement, Krishnamurti, dont la tendance naturelle est déjà d'être un être profond, va s'intérioriser et développer sa vie spirituelle à travers la méditation. Krishnamurti est vénéré par les adeptes de la théosophie ; partout où il se rend il est adoré comme un Dieu mais jamais le sentiment de vanité ne se développera en lui. Au contraire, toute cette adulation lui fera prendre conscience de l'aveuglement des êtres humains et de leur endoctrinement, de leur aliénation à un mouvement, à un homme, à une idée et les poussant à adorer un homme qu'ils ne connaissent pas. Un sentiment de révolte va donc surgir de toute cette mascarade, de cette souffrance puissante qui tourmente son âme assoiffée de liberté et de compréhension. Les deux frères effectuent de nombreux voyages et Nitya, atteint de la tuberculose, a besoin d'un grand repos dans un climat favorable à la maladie. Le secrétaire général de la société théosophique aux États-Unis, M. Warrington, va proposer aux deux frères un séjour près de Los Angeles dans la vallée d'Ojai.

Le 17 août 1922, six semaines après son arrivée dans la vallée, Krishnamurti vit une expérience mystique d'une grande intensité qui bouleverse sa vie et le conduit à la joie et à la félicité. Krishna atteint l'état de samadhi7 et est transformé par cet état de plénitude totale. A la suite de cette expérience Krishnamurti sait comment il doit diriger sa vie car sa mission lui a été pleinement révélée : aider les autres sans les conditionner. Une longue et intense période de création poétique va suivre cet état et tous les écrits de Krishnamurti remontant à cette époque sont d'une grande beauté, imprégnés de l'expérience transcendantale de l'âme. Krishnamurti nous y parle de sa vision du monde et de son amour pour le divin.
Cependant Krishna est toujours sous l'emprise du mouvement théosophique et continue de parcourir le monde tout en s'occupant de Nitya dont l'état n'est pas brillant. Il pense cependant que la vie de son jeune frère sera épargnée car les théosophes affirment que Nitya doit le seconder dans sa mission. Le 13 Novembre 1925 Nitya meurt à Ojai alors que Krishnamurti est sur un bateau se dirigeant vers l'Inde. C'est Mme Besant qui lui apprend la nouvelle et le choc est terrible. Il apprend qu'il faut accepter d'être seul au monde, que l'attachement est source de souffrance et qu'il n'est pas l'amour. Les bases de son futur enseignement prennent leurs racines dans l'expérience divine vécue à Ojai ainsi que dans le choc provoqué par la mort de son frère.
C'est quatre ans après la mort de son jeune frère que Krishnamurti trouve suffisamment de ressource en lui-même pour dissoudre le mouvement de l'Étoile d'Orient, mouvement créé pour lui, dont il est le chef, et quitte définitivement la société théosophique. Cet événement essentiel dans la vie de Krishnamurti se produit lors de l'ouverture du camp annuel d'Ommen8, le 3 août 1929. Il y prononce un discours dans lequel il exprime tout ce qu'il a sur le coeur.Tout son discours est un appel à la prise en charge de soi et à l'autonomie, il demande que l'on cesse de toujours chercher à l'extérieur de soi, auprès des sages et des organisations, ce qui se trouve à l'intérieur de nous-mêmes.
Pour accéder à la libération il faut comprendre, dépasser la souffrance et cela passe par la connaissance de soi.

A partir de cet instant et pendant toute sa vie Krishnamurti s'emploie à essayer de délivrer l'homme de ses peurs et des ses aliénations. Il organise ce qu'il nomme des causeries et sans cesse, individuellement ou collectivement, que ce soit en Inde, en Europe ou aux États-Unis il s'adresse aux hommes, tel un éducateur qui tente désespérément de faire comprendre à ceux auxquels il s'adresse, quelque chose dont il a fait l'expérience mais qui est intransmissible par les mots et dont la compréhension intellectuelle ne permet pas de saisir toute la portée et toute la vérité, quelque chose dont il faut faire l'expérience soi-même pour parvenir à la comprendre, l'intégrer et la vivre.

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Krishnamurti et l'autorisation noétique.

Krishnamurti, dès son plus jeune âge, est décrit comme un enfant éveillé au sens spirituel du terme. Il est possible de distinguer trois grandes périodes dans sa vie et dans le processus interne le menant vers la plus haute réalisation de lui-même.

- Une période allant de sa naissance jusqu'à 1922 et que nous qualifierons de période religieuse. Les quatorze premières années de sa vie Krishnamurti fut soumis aux habitus de la culture indienne au sens le plus classique du terme.
Enfant d'une famille de brahmanes il reçut l'enseignement traditionnel de la religion hindoue et subit l'influence d'une mère très portée sur l'occultisme. Il est alors immergé dans l'imaginaire indien très axé sur la religion.
Entre sa quatorzième et sa vingt-septième année il va être conditionné par la société théosophique et être initié aux états modifiés de la conscience ainsi qu'aux expériences psychiques.
Nous pouvons dire que durant les 27 premières années de son existence Krishna vit dans un monde ésotérique auquel il semble adhérer malgré une très grande solitude et une souffrance intérieure qui ne fera que croître, amenant peu à peu des questions, des doutes.
Ces doutes, ces questions le feront peu à peu progresser vers lui-même et vers une quête de réponses.

- La seconde période s'étend de 1922 à 1925. Nous l'avons vu, en 1922 Krishnamurti vit une expérience spirituelle nouvelle le menant vers la connaissance de l'unité, de l'état cosmique, de la non-dualité et l'expérience de visions, de sorties hors du corps.
Ceci semble correspondre à une expérience spirituelle très importante le menant à affirmer que plus rien ne sera jamais comme avant. Cette expérience, décrite pour l'essentiel comme l'éveil de la kundalini9,est accompagnée de ce que Krishnamurti nomme le processus, c'est-à-dire de fortes douleurs à la base de la colonne vertébrale et à la nuque.
Ces douleurs se manifesteront régulièrement, tout au long de sa vie, et semblent être apparues à chaque fois que Krishnamurti vivait un état d'illumination. Le processus reste un mystère dans la mesure où il semble être le seul mystique à avoir décrit ces sensations de douleurs à un moment où, d'habitude, les sages sont libérés de la souffrance. Cette seconde période le conduit vers une conscience illuminée et est accompagnée d'une phase créatrice durant laquelle Krishnamurti écrit de nombreux poèmes.
Le processus interne de transformation de la conscience a soudainement changé de niveau ; Krishnamurti décrit cette modification comme sans relation de causalité avec les diverses "initiations" auxquelles il fut soumis par les théosophes.
Nous nous interrogeons cependant sur cette réflexion reprenant le débat entre différentes écoles spirituelle bouddhiques sur l'illumination subite ou graduelle. Il semble évident que l'illumination apparaît subitement et l'éveil est simultané, mais, il apparaît également important de rappeler que Krishnamurti a subi toute une "éducation" durant laquelle il a, graduellement, acquis un certain nombre d'expériences et de savoirs, le préparant à un tel éveil, même si celui-ci semble survenir d'un seul coup. Rappelons également qu'au moment de cette expérience, Krishnamurti pratiquait la méditation, le yoga et récitait des mantras10.
Dire qu'il n'y a pas eu de préparation à ce qu'il a vécu me paraît irréaliste et Krishnamurti lui-même est contradictoire lorsqu'il affirme qu'il n'y a aucune relation causale entre l'événement d'Ojai et l'enseignement reçu par les théosophes. Le conditionnement infligé par les théosophes l'a conduit vers une très grande souffrance et une très grande solitude ; n'est-ce pas cette souffrance qui l'a conduit vers la pratique de la méditation et du yoga? N'est-ce pas cette extrême blessure intérieure qui a provoqué des doutes?
Krishnamurti n'était-il pas, à cette époque de son existence, en grand questionnement intérieur sur le sens de sa vie? N'effectuait-il pas une recherche solitaire sur lui-même? Il dit lui-même que la pratique de la méditation l'a conduit à une meilleure compréhension de certains événements de son passé.
Ne peut-on pas poser l'hypothèse que l'endoctrinement théosophique l'a poussé jusqu'au bord ultime du désespoir et de la souffrance, que de cette souffrance un questionnement intérieur est né, une quête de sens menant vers la pratique de la méditation, vers un cheminement intérieur ouvrant à la connaissance de soi et conduisant à l'expérience spirituelle?
Cette hypothèse semblerait contredire les écoles dites "gradualistes" reposant sur l'accumulation de pratiques et d'une culture spirituelle pour, ensuite, s'éveiller soudainement. Elle développerait l'idée que c'est la souffrance, la quête de la connaissance de soi qui conduisent vers l'éveil ou un changement de niveau de conscience menant vers l'ouverture spirituelle.
Bien évidemment la connaissance de soi est graduelle dans le sens où elle s'effectue peu à peu, elle ne repose cependant ni sur l'accumulation de connaissances, ni dans l'apprentissage, mais plutôt sur la perte de ce que l'on connaît et sur le désapprendre afin d'aller vers ce qu'il y a au-delà des conditionnements. Se dépouiller de ce que l'on croit être et croit savoir, pour laisser l'être véritable se dévoiler.
En ce sens, il serait peut-être possible de dire que l'éveil de Krishnamurti est "subit" et que c'est seulement après cet éveil qu'il a, graduellement, eu accès à ce qui lui était arrivé?

- La troisième période commence en 1925 et va jusqu'à la mort de Krishnamurti. Cette troisième période survient à la suite du choc de la mort de Nitya. Krishnamurti fait alors l'expérience du renoncement radical et de l'acceptation. Renoncement de ses croyances que son frère ne pouvait pas mourir car il était utile à sa mission, et qu'il aurait dû être prévenu de cette mort par les maîtres avec qui il était en contact.
Tout n'était donc qu'illusion ! Tout ce que les théosophes lui affirmaient depuis toujours était faux ! Le choc de cette révélation peut conduire l'homme au bord de l'abîme, du néant et il fait alors l'expérience du réel, de l’insupportable.
Dans cette confrontation avec le réel il y a mort des croyances et des illusions . Ce renoncement est extrêmement douloureux ; l'homme est seul dans ce processus de renoncement qui débouche également sur une acceptation de ce qui est, de la vie telle qu'elle est. C'est une prise de conscience qui fait, une fois encore, changer le niveau de conscience de l'individu.
Il accède alors à la véritable sagesse et à une authentique compréhension de lui-même et du monde et fait l'expérience du sacré, de cette " autreté ", ce sans nom, cette "otherness" qui transforme radicalement sa façon d'appréhender la vie.
A la suite de cette expérience Krishnamurti prendra encore quatre années avant de se séparer définitivement des théosophes et assumer pleinement sa vie et sa responsabilité de citoyen du monde.
Après la dissolution de l'Etoile d'Orient, il entre vraiment dans la liberté le menant à un accord total de lui-même et du monde. Il n'y a plus alors aucune notion de croyance mais une rupture radicale avec l'idée de la religion.
Krishnamurti ne pose plus la question de Dieu, la question de la création comme s'il avait compris que tout aurait toujours été et qu'il y aurait un processus naturel de la vie permettant la transcendance de l’immanence.

Juste après l'expérience de 1925, Krishnamurti vivra encore une période extrêmement créatrice durant laquelle il tentera d'exprimer, à travers la poésie, le sans nom, l'otherness, puis il cessera d'écrire et se consacrera à l'enseignement.
Ce que Krishnamurti ne cesse d'affirmer à partir de 1929, c'est qu'il faut se libérer de nos conditionnements, de tout ce qui nous construit et qui est illusions, croyances, préjugés, pour accéder à la liberté.
Apprendre à se connaître est le seul moyen de parvenir à découvrir qui nous sommes derrière le mur des conditionnements. C'est seul que l'homme doit cheminer ; personne ne peut faire le chemin à sa place. Il doit mourir à ce qu'il est pour renaître différent, vrai, authentique et faire l'expérience de sa vérité, de sa liberté et de sa compréhension du monde.
Cela ne peut se produire sans ce renoncement total, radical de tout ce qui a été, du passé et sans une acceptation de ce qui est dans l'instant, d'instant en instant. L'enseignement de Krishnamurti est construit sur le doute et le questionnement. Il faut sans cesse tout remettre en doute et questionner ce qui surgit.

Ce questionnement, essentiellement philosophique, permet une progression vers soi-même ; alors la personne se met en quête de réponses, devient un chercheur de vérité. Krishnamurti a développé une pensée complexe11, une pensée paradoxale portant en elle les germes de la tolérance.
C'est en reconnaissant ses limites, l'incomplétude de ce que l'on affirme comme vérité, tant dans la science que dans la religion ou dans tout autre domaine, que l'on peut progresser dans la compréhension de soi-même et du monde.

Jiddu Krishnamurti - la vie et enseignements

Un fragment de l'article "L'autorisation noétique" de Joëlle Macrez

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